Titre : Abysses
Paru le 13 novembre 2015
Score :
392 pages
« L’un est mon enfer... »
À la mort de sa mère, Rafael se retrouve seul dans les rues de Boston, cette ville qui l’a vu grandir. Une nuit, dans une impasse sans lumière, il rencontre Charles et, avec lui, le monde obscur de la prostitution. Dix ans plus tard, les trottoirs qu’il arpente ont l’éclat des beaux quartiers. Chaque dollar qu’il empoche porte quelques gouttes de son sang, quelques-unes de ces larmes qu’il ne verse jamais. Pourtant, tous les dimanches sans exception, il revient quand même vers Charles.
Un jour de hasard, il croise Caleb, un petit génie de l’aéronautique, élève surdoué du MIT. Rafael plonge alors dans un regard gris qui lui murmure quelques vérités. Petit à petit, un pas après l’autre, d’une lueur vacillante aux lendemains incertains, Rafael se laisse approcher, se laisse émouvoir. Malgré ces portes qui se ferment sur lui, ces chambres où il se perd, il laisse Caleb lui murmurer une autre façon d’aimer.
« ... l’autre est mon espoir. »
Ce livre est magnifique, une histoire poignante du début à la fin. Si Lily Haime n’est pas connu pour être tendre avec ses personnages, dans cette oeuvre elle va encore plus loin. Car Abysses prend aux tripes et vous remue, j’en ai eu du mal à m’endormir le soir, frustrée de ne pas avoir sauvé Rafael avant de me coucher. Âmes sensibles s’abstenir, ici on parle de viols, de sadisme, de souffrance mais on parle aussi beaucoup d’amour. De l’amour malsain à l’amour pur, inconditionnel et obstiné. L’amour d’une famille qu’il s’est choisi, l’amour d’un homme buté qui n’abandonnera pas avant de l’avoir sauvé.
Soyons clair, Rafael est un prostitué, son âme il l’a vendu il y a dix ans à un homme sans espoir de rédemption. Cet homme est un monstre qui m’a donné des envies de meurtre plus d’une fois, sadique, puissant, manipulateur, malsain et pourtant amoureux de son jouet, il n’a aucune limite pour lui infliger les pires souffrances, pour le garder pour lui, pour toujours.
Mais l’amour n’est pas étranger à Rafael, s’il n’a que haine pour son bourreau, il a su se constituer une famille aimante et des amis très chers, des amis qui, sans le savoir, seront à l’origine des chaines qui le lient à son tortionnaires. J’ai beaucoup aimé cette famille, Abou, pasteur atypique, Ama, terrifiante mama black dont tout le monde craint le courroux et Soli, adorable adolescent si sensible. J’ai une tendresse toute particulière pour le si fragile Mac, un prostitué des bas-fond que prend sous son aile Rafael. Comme dirait Caleb: « tout le monde est amoureux de Mac ».
Et bien sûr il y a Caleb, petit génie du MIT, amoureux au premier regard et qui ne l’abandonnera pas, jamais, malgré les obstacles, malgré la souffrance, jusqu’à le tirer vers la lumière, le sortir de ses Abysses.
Donc amis des bisounours passez votre chemin, c’est beau, c’est poignant, mais c’est surtout très très dur. Du Lily Haime quoi.
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